Des experts à l’écoute des victimes
Altération des facultés et protection des personnes
L’altération des facultés physiques ou mentales, suite à une hospitalisation ou à un accident, peut nécessiter la mise en place d’une protection. C’est malheureusement le cas lorsque la victime a subi un traumatisme crânien dont les séquelles la privent de sa capacité à gérer sa vie d’adulte. Une réforme de ce régime a été mise en place par la Loi du 5 mars 2007 et de nouvelles mesures de protection pour les personnes fragilisées sont applicables depuis le 1er janvier 2009. La Loi a conservé les trois systèmes de protection des majeurs vulnérables : la Sauvegarde de justice, la Curatelle et la Tutelle. Cependant, le régime des tutelles a été recentré sur le majeur protégé, tout en valorisant le rôle de la famille. Une meilleure protection de ces victimes consiste également à professionnaliser les acteurs de cette protection.
Nécessité, subsidiarité et proportionnalité
– Le principe de nécessité. Défini précisément par le nouvel article 425 du code civil, il existe en cas « d’altération des facultés mentales ou corporelles d’une personne, l’empêchant d’exprimer sa volonté et de pourvoir seule à ses intérêts. » ;
– Le principe de subsidiarité. La mesure de protection ne doit être décidée que s’il n’existe pas de moyen moins contraignant de protéger efficacement la personne vulnérable. Une innovation à noter dans cette réforme des tutelles du 5 mars 2007 : permettre d’organiser à l’avance sa propre protection ou celle de son enfant handicapé.
– Le principe de proportionnalité. Il impose que la protection choisie soit la mieux adaptée aux besoins de la personne vulnérable.
Que ce soit pour la Sauvegarde de justice, la Curatelle et la Tutelle, la procédure de protection peut être initiée de deux façons : soit par une procédure sur requête à l’initiative de l’intéressé ou de ses proches ; soit par le procureur de la République, d’office ou à la demande d’un tiers.
Quant au juge, La procédure à l’initiative du juge n’est plus possible depuis le 1er janvier 2009. Il peut seulement décidé d’office du renouvellement d’une mesure déjà en application. La démarche suit alors une procédure passant notamment par un entretien avec la personne à protéger, accompagnée d’un avocat ou d’une personne de son choix.